A l'issue de leurs pérégrination, les différentes unités sont parvenues au prix de pertes non négligeables à se regrouper dans les cuvettes dominant le hameau de Coc Xa... Les différents acteurs ayant rejoint ces cuvettes au dessus de la vallée de Quang Liet sont toutefois unanimes dans leur récit pour souligner le caractère risqué d'un stationnement dans un tel lieu...
Lors de notre dernier périple à Coc Xa nous nous sommes efforcés de "creuser" un peu la configuration des lieux afin de resituer sur le terrain les différents témoignages dans leur environnement géographique. Malheureusement, ceci s'est toutefois avéré fort difficile pour de multiples raisons :
- en premier lieu, les acteurs des événements ne sont généralement jamais revenus (a priori exception faite du Lt Cornuault) sur les lieux du drame, ce qui fait que les témoignages dont nous disposions, non seulement datent un peu mais sont aussi faussés par les effets du temps et de l'âge de nos interlocuteurs ;
- les circonstances dans lesquelles ils ont passé quelques heures en ces lieux font également que leur mémoire, nécessairement sélective, a involontairement "opéré des choix" qui sont fonction des événements vécus, de la fatigue, du stress... N'oublions pas que pour certains la descente du goulet s'est faite en partie de nuit, sous le feu, et dans un laps de temps relativement bref... ;
- enfin, dernier facteur de perturbation, nombre de récits disponibles sur cette affaire ont été "pondus" par des personnes qui soit n'ont jamais été sur place (comme Pierre Sergent), soit ne disposaient pas de la documentation et des moyens d'orientation indispensables lorsqu'elles y sont allées ce qui parasite un peu l'analyse du terrain...
Nombre de points sont ainsi restés sans réponse...
Par exemple, je ne suis ainsi pas parvenu à resituer l'emplacement de la mort du capitaine Deminières, drame qui fait par exemple l'objet de récits contradictoires : selon certaines sources (cf. Livre "jusqu'à en mourir") il serait mort au pied de la barre rocheuse, selon le sous-lieutenant de Pirey (cf. Livre "La route morte"), il aurait été tué par un ennemi lorsque le Vietminh a investi la cuvette inférieure...
Par exemple, je ne suis ainsi pas parvenu à resituer l'emplacement de la mort du capitaine Deminières, drame qui fait par exemple l'objet de récits contradictoires : selon certaines sources (cf. Livre "jusqu'à en mourir") il serait mort au pied de la barre rocheuse, selon le sous-lieutenant de Pirey (cf. Livre "La route morte"), il aurait été tué par un ennemi lorsque le Vietminh a investi la cuvette inférieure...
Nous avons aussi essayé de retrouver l'emplacement du PC Le Page et la zone de stationnement des blessés... Comme toujours, à chaque fois que la documentation faisait défaut, nous avons fait appel au bon sens et à la logique : ceci nous a ainsi conduit à explorer ce que nous pensions être initialement un simple fossé et qui s'est révélé être en fait une dépression remarquablement protégée, située au sud de la cuvette inférieure. Nul doute que confrontés aux tirs des mortiers ennemis qui commençaient à s'abattre dans la cuvette et aux tirs d'armes lourdes, les soldats n'ayant pas à remplir une mission de défense ont très certainement dû s'y réfugier...
La dépression au sud de la cuvette qui a sans doute dû servir d'abri aux blessés
Une chose est certaine toutefois : le terrain des cuvettes s'est révélé beaucoup plus compartimenté et fracturé que nous le pensions initialement et il serait nécessaire d'y passer plusieurs jours pour l'explorer à fond. Dès qu'on se rapproche de la falaise, comme l'a constaté Antoine Baudot, la dangerosité du site nous interdit en outre de poursuivre plus avant : seules des circonstances exceptionnelles et tragiques ont pu faire que les hommes s'y soient risqués, un nombre important d'entre eux ayant d'ailleurs "dévissé" dans ces rochers... Celui qui voudrait toutefois explorer à son tour la zone devra aussi se méfier de la faune dont j'ai déjà parlée... Sans tomber dans l'excès ou la phobie, rappelons qu'au serpent aperçu par Antoine lors de sa tentative de descente vers le sud il faut aussi ajouter celui qui s'est enfui pratiquement sous mes pieds... Je renvoie donc une fois de plus aux recommandations pratiques émises dans les premiers billets...
2 - Les cuvettes de Coc Xa :
21) Les cuvettes de Coc Xa vues par Pierre Sergent :
Pierre Sergent, bien que n'étant pas présent sur les lieux, nous a décrit ainsi de façon synthétique, le site de Coc Xa dans son livre "Je ne regrette rien" :
" Dans le sens Nord-Est - Sud-Ouest, si on suit la piste qui passe à proximité du sommet rocheux 765 qui surplombe les environs, on passe d'abord par une échancrure, dominée à gauche par la crête sud de 765. On descend ensuite rapidement dans un cirque entouré des deux côtés d'une série de pitons calcaires.
Le cirque supérieur entouré des deux côtés d'une série de pitons calcaires...
Pour sortir de ce cirque, on franchit une seconde échancrure dans le sud-ouest qui ressemble à un coup de sabre dans la roche et mène dans un second cirque bien plus vaste que le premier, débouchant sur une falaise verticale, interrompue seulement sur une cinquantaine de mètres par un palier. Ce palier aboutit à une pente extrêmement raide qui descend sur plusieurs centaines de mètres jusqu'au fond de la vallée. Sur le palier coule une source".
Le "coup de sabre dans la roche" séparant les deux cirques
22) Les cuvettes de Coc Xa vues par le sous-lieutenant de Pirey (1er tabor) :
" Devant un chicot calcaire domine le cirque et forme une muraille qui bouche l'horizon vers l'Ouest. A droite se niche un hameau montagnard près d'un creux de rochers, puis le terrain remonte en pente douce vers un bois qui prolonge la muraille centrale et masque l'horizon au bord du précipice.
La muraille calcaire face à l'Ouest
Nous manœuvrons avec méfiance pour occuper cette position inquiétante et sauvage. Ce nid d'aigle est accroché à l'Est aux calcaires à travers lesquels nous avons progressé et qui bordent 760 et 765. Recouverts d'une végétation impénétrable, ces massifs représentent pour l'ennemi une voie d'infiltration naturelle particulièrement favorable.
L'actuel hameau de Coc Xa et la crête 760-765 dominant à l'Est les cuvettes
En somme, il n'y a qu'un sentier abrupt pour sortir de ce guêpier : c'est peu ! Enfin, nous verrons bien... d'ailleurs nous espérons ne pas nous éterniser ici et rejoindre la vallée dès ce soir...
Le sergent major Bauer, avec sa section, aborde le hameau, puis suivi d'un groupe remonte vers le petit bois de droite. Il est accueilli par des rafales de fusil mitrailleur et des coups de feu. Nos hommes ripostent instantanément : ils étaient sur leurs gardes, car cet endroit sinistre laissait prévoir un mauvais coup. Les gens d'en face n'insistent pas. Ils disparaissent dans les calcaires en direction du Nord. Bauer revient vers Spor et lui dit qu'il occupe le petit bois d'où l'on voit la vallée et les lignes de crêtes du Qui Chan.
Les Vietminh qui ont tiré étaient peu nombreux : le sergent-major a vu deux réguliers habillés en kaki et deux ou trois civils dont une femme. Le civil porteur du fusil mitrailleur a dû être blessé car il a poussé un gémissement et un des soldats a ramassé l'arme avant de s'enfuir. Si l'ennemi ne le connaît pas encore, il va rapidement être au courant de notre nouvelle position !
Petit à petit, les autres unités du Tabor et les restes du 8° RTM, prennent position dans le cirque calcaire. Les blessés sont transportés au centre et le PC du colonel Le Page s'installe près du hameau. Nous apprenons que la colonne cantonnera ici cette nuit en attendant que le groupement du colonel Charton atteigne le Qui Chan. Cela ne devrait plus tarder maintenant. ! Le colonel Le Page espérait d'ailleurs prendre liaison avec Charton dès ce soir mais les appels incessants que lancent les radios du PC restent sans réponse.
Certains officiers de l'état-major estiment qu'il est dangereux pour nous de s'attarder dans ce guet-apens de Coc Xa et qu'il vaudrait mieux s'installer dès à présent en position défensive dans la vallée. Le colonel Le Page répond que :
1) Le BEP, le deuxième convoi de blessés et les restes du 11° Tabor n'ont pas encore rejoint le gros de la colonne et qu'il est nécessaire de les attendre.
2) Que de toutes façons, sa mission reste de couvrir Charton à l'Est et d'empêcher l'ennemi de manœuvrer les gens de Cao Bang. Pour cela, la meilleure position est bien Coc Xa, en "bouclier", presque en "cape rouge de toréador".
Vers deux heures du matin arrivent les premiers éléments du BEP et quelques hommes du 11° Tabor avec l'autre convoi de blessés. Ils ont eu de grosses difficultés pour se replier et retardés par le brancardage, ont subi de nouvelles pertes : les Vietminh les talonnaient de près. Pour aborder Coc Xa, ils ont tenté l'escalade de la côte 760 mais sont tombés sur l'ennemi en cours d'installation. Une compagnie du BEP a du livrer combat pour permettre aux camarades de passer. Ils sont épuisés et confirment l'amorce d'une manoeuvre d'encerclement de nos positions par l'Est. Ainsi, seul le sentier de Coc Xa nous reste ouvert : nous ne pouvons même plus revenir sur nos pas.
Les deux convois de blessés (trois cent cinquante hommes) sont regroupés près de la source qui, juste avant la pente abrupte du défilé, se niche contre la masse calcaire ouest.
Le BEP s'installe à la tête du sentier, sur les arêtes rocheuses qui dominent le passage.
Tous nous espérons avec angoisse que l'ordre de décrocher vers la vallée va nous parvenir, car bientôt il sera trop tard...
Le Page, inflexible, veut attendre d'avoir pris liaison avec Charton avant de bouger. Auparavant nous devons, coûte que coûte, protéger le flanc gauche de la colonne de Cao Bang ; serait-ce une mission de sacrifice ?
Nos observateurs, juchés sur la muraille Ouest, scrutent sans cesse l'horizon. Pour détendre l'atmosphère, le capitaine Battle, de l'état-major Le Page, accueille les officiers de liaison des bataillons par des "Seurs Anne, ma seur Anne, ne vois tu rien venir ?" qui n'amènent que de rares sourires polis sur les visages inquiets, durement marqués par l'insomnie et la fatigue.
Les éclaireurs vietminh se promènent sans vergogne, à découvert sur les crêtes de 760 et 765. Nous avons l'impression qu'ils essaient de faire nombre pour attirer nos regards. Pour quelle raison ?"
La vallée de Quang Liet vue depuis la barrière calcaire
Les Vietminh qui ont tiré étaient peu nombreux : le sergent-major a vu deux réguliers habillés en kaki et deux ou trois civils dont une femme. Le civil porteur du fusil mitrailleur a dû être blessé car il a poussé un gémissement et un des soldats a ramassé l'arme avant de s'enfuir. Si l'ennemi ne le connaît pas encore, il va rapidement être au courant de notre nouvelle position !
Petit à petit, les autres unités du Tabor et les restes du 8° RTM, prennent position dans le cirque calcaire. Les blessés sont transportés au centre et le PC du colonel Le Page s'installe près du hameau. Nous apprenons que la colonne cantonnera ici cette nuit en attendant que le groupement du colonel Charton atteigne le Qui Chan. Cela ne devrait plus tarder maintenant. ! Le colonel Le Page espérait d'ailleurs prendre liaison avec Charton dès ce soir mais les appels incessants que lancent les radios du PC restent sans réponse.
Certains officiers de l'état-major estiment qu'il est dangereux pour nous de s'attarder dans ce guet-apens de Coc Xa et qu'il vaudrait mieux s'installer dès à présent en position défensive dans la vallée. Le colonel Le Page répond que :
1) Le BEP, le deuxième convoi de blessés et les restes du 11° Tabor n'ont pas encore rejoint le gros de la colonne et qu'il est nécessaire de les attendre.
2) Que de toutes façons, sa mission reste de couvrir Charton à l'Est et d'empêcher l'ennemi de manœuvrer les gens de Cao Bang. Pour cela, la meilleure position est bien Coc Xa, en "bouclier", presque en "cape rouge de toréador".
Vers deux heures du matin arrivent les premiers éléments du BEP et quelques hommes du 11° Tabor avec l'autre convoi de blessés. Ils ont eu de grosses difficultés pour se replier et retardés par le brancardage, ont subi de nouvelles pertes : les Vietminh les talonnaient de près. Pour aborder Coc Xa, ils ont tenté l'escalade de la côte 760 mais sont tombés sur l'ennemi en cours d'installation. Une compagnie du BEP a du livrer combat pour permettre aux camarades de passer. Ils sont épuisés et confirment l'amorce d'une manoeuvre d'encerclement de nos positions par l'Est. Ainsi, seul le sentier de Coc Xa nous reste ouvert : nous ne pouvons même plus revenir sur nos pas.
Les deux convois de blessés (trois cent cinquante hommes) sont regroupés près de la source qui, juste avant la pente abrupte du défilé, se niche contre la masse calcaire ouest.
Le BEP s'installe à la tête du sentier, sur les arêtes rocheuses qui dominent le passage.
L'entrée du sentier descendant vers la vallée
Le Page, inflexible, veut attendre d'avoir pris liaison avec Charton avant de bouger. Auparavant nous devons, coûte que coûte, protéger le flanc gauche de la colonne de Cao Bang ; serait-ce une mission de sacrifice ?
Nos observateurs, juchés sur la muraille Ouest, scrutent sans cesse l'horizon. Pour détendre l'atmosphère, le capitaine Battle, de l'état-major Le Page, accueille les officiers de liaison des bataillons par des "Seurs Anne, ma seur Anne, ne vois tu rien venir ?" qui n'amènent que de rares sourires polis sur les visages inquiets, durement marqués par l'insomnie et la fatigue.
Les éclaireurs vietminh se promènent sans vergogne, à découvert sur les crêtes de 760 et 765. Nous avons l'impression qu'ils essaient de faire nombre pour attirer nos regards. Pour quelle raison ?"
23) Les cuvettes de Coc Xa vues par le lieutenant Stien (1er BEP) :
La découverte du site de Coc Xa a aussi surpris le lieutenant Louis Stien au point que dans son livre "Les soldats oubliés" il nous raconte comment en débouchant du sentier qu'il vient d'emprunter avec les blessés du BEP pour remonter depuis la vallée de Quang Liet, il émerge le 6 octobre au niveau des cuvettes :
" C’est donc un BEP à effectif réduit qui à l’aube emprunte le sentier qui grimpe raide vers le cirque de Coc Xa. Le terrain est extraordinaire. La falaise fait jusqu’à cent mètres de haut. A mi-hauteur, le sentier débouche sur un palier où une source claire cascade dans une vasque de rocher. Nous y rencontrons les premières troupes de Le Page, une section de mitrailleuses du 8ème RTM, armes braquées sur le sentier. Puis plus haut on arrive dans un cirque verdoyant, de 4 à 500 mètres de large, ceinturé et dominé de 20 à 30 mètres par des éboulis calcaires que tient le 1er Tabor. Pas ou peu de coups de feu, le soleil d’automne, une herbe rase et bien verte, l’eau abondante et pure, le cadre est reposant, même sécurisant.
- Un vrai trou à rats, grommelle Jeanpierre, en guerrier averti.
On y est en effet en sécurité comme dans la cour d’un château fort, tant que l’adversaire n’occupe pas les remparts ou les portes ! De plus, il ne s’agit pas maintenant de tenir une forteresse, mais de rejoindre That Khé avec Charton.
Les compagnies se voient rapidement affecter un coin de repos. Pendant qu’elles s’installent, je vais avec le Commandant Segrétain et le Capitaine Jeanpierre au P.C. du Colonel Le Page. C’est un homme fatigué et inquiet que nous trouvons. Nous sommes le 6 Octobre, et il n’a toujours pas de contact radio avec la colonne Charton. Une centaine de blessés graves sont maintenant regroupés à Co Xa, la plupart des coolies ont disparu, il faudrait la moitié des forces disponibles pour assurer le brancardage ou alors les abandonner. Le Page n’a pu se résoudre à quitter la cuvette. A présent, au lieu d’assurer le recueil de Charton, il compte sur l’arrivée de celui-ci pour être recueilli. Mais la colonne Charton tarde, plus de trois jours après son départ de Cao Bang, elle n’est toujours pas en vue."
La cuvette inférieure, un cirque verdoyant...
Nota : un certain nombre de détails donnés par Louis Stien n'ont pas été sans me surprendre car le suintement d'eau au niveau du lieu dit "La Source" ne s'apparente en rien à "une source claire cascadant dans une vasque"... surtout qu'en octobre c'est certaines années la fin de la période des pluies.. (pas en 2014 !!!!)
Dans cet environnement calcaire, il y a en fait plusieurs sources : l'une d'entre elle qui aboutit à un réservoir cimentée et qui se situe au niveau de la cuvette supérieure approvisionne les maisons ; l'autre dont il est fait mention dans les récits du combat et où s'est achevé l'assaut du BEP est celle qui coule à quelques mètres de la dalle horizontale où nous avons placés les batonnets d'encens. Elle "se niche juste avant la pente abrupte du défilé contre le calcaire ouest" comme le précise d'ailleurs le sous-lieutenant de Pirey...
Dans cet environnement calcaire, il y a en fait plusieurs sources : l'une d'entre elle qui aboutit à un réservoir cimentée et qui se situe au niveau de la cuvette supérieure approvisionne les maisons ; l'autre dont il est fait mention dans les récits du combat et où s'est achevé l'assaut du BEP est celle qui coule à quelques mètres de la dalle horizontale où nous avons placés les batonnets d'encens. Elle "se niche juste avant la pente abrupte du défilé contre le calcaire ouest" comme le précise d'ailleurs le sous-lieutenant de Pirey...
Merci beaucoup pour les photos et les explications. J'ai lu tous les trois récits et je pense que votre conclusions sont tout a fait correct. Avez-vous déjà utilisé un détecteur de métaux sur les lieux? Je l'ai fait sur la River Kwai avec grand succès.
RépondreSupprimeril devrait être possible de trouver des munitions et équipement de métal divers.
Stefan
Il est sans doute possible de retrouver des choses et d'ailleurs notre camarade Tony l'a constaté sur le site de Dien Bien Phû où il a "buté" sur des morceaux d'équipements et une petite bouteille d'alcool de ration... Même si nous sommes tous tentés de rechercher ces vestiges je mets en garde ceux qui seraient tentés de le faire. D'une part, ne l'oublions jamais, le vallon de Coc Xa est avant toute chose un tombeau dans lequel sont tombés et ont agonisé des dizaines voire des centaines d'hommes... Leurs corps n'ont jamais été remontés dans les cuvettes mais incinérés sur place au point que les habitants du hameau, fortement superstitieux comme la majorité des Asiatiques, se sont plaints pendant plusieurs années qu'en saison des pluies les torrents descendant de la falaise continuaient à charrier des ossements... donc il faut avant tout concevoir une "visite" dans ces lieux que sous la forme d'un pèlerinage... Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue qu'à l'issue des combats les Viets ont ratissé systématiquement le terrain pour récupérer matériels, équipements, armes, documents... au point que la sacoche du capitaine de Saint Etienne s'est retrouvée seulement quelques heures après la mort de cet officier aux mains de l'adversaire... Enfin, je ne crois pas que les Vietnamiens apprécieraient beaucoup un tel travail de recherche dans un lieu aussi connu, respecté et un peu effrayant pour eux... Tout ceci ne pourrait à terme que déboucher sur une interdiction d'accès comme dans les années antérieures et sur des ennuis pour celui qui essaierait de retrouver des débris épars dans une région ou le climat et l'acidité des sols viennent dissoudre le métal... Mais à chacun ses choix...
RépondreSupprimerVous avez parfaitement raison. Je n'ai pas de plan pour faire ce genre de recherches au Vietnam.
RépondreSupprimerStefan
Bien pris Stefan... Dans le travail de récupération effectué par les Viets, jai oublié aussi de citer l'exemple du lieutenant Tchabrichvili qui, si l'on en croit son camarade Louis Stien, avait déjà été retrouvé dépouillé de ses bottes de saut, de son pistolet P 38 et de sa hachette seulement quelques minutes après sa mort sur la côte 533... Même chose sur la ligne de crête 477 où la colonne Charton a été stoppée. Quelques heures après le drame, lorsque les chasseurs de l'armée de l'air, profitant d'une éclaircie, ont survolé la position il n'y avait plus rien dessus ni hommes ni matériels... Tout avait été ramassé...
RépondreSupprimerBien compris, merci. I did some Research with Rod Beattie (Head of Research Thailand-Burma Railway Center) in Kanchanaburi on old camp sites (with the consent of the land owners of course). We found a lot of small pieces from metal in a short time (mostly parts of webbing, mess tins, cooking gear etc.
RépondreSupprimerhttp://www.tbrconline.com/research.htm
The big difference to Vietnam is that after the war all the corpses of the deceased POWs were recovered from the camp cemeteries and reburied at the Commonwealth cemeteries in Kanchanaburi and Thanbyuzayat.
I recommend you to visit Rod at his museum if you go to Kanchanaburi once in the future. He knows everything about the railway.
Stefan
Merci Stefan, on essaiera de rencontrer Rod très prochainement car avec Bernard et Antoine nous devrions aller faire un tour à nouveau sur ce lieu qui n'est pas très éloigné de Bangkok où nous vivons... JLM
SupprimerJe suis a Bangkok de dec 15
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