Bien que mon blog ne soit pas spécialement dédié à Diên Biên Phu, étant donné que mon centre d'intérêt majeur est la "bataille de la frontière de Chine", autrement dit le drame de la RC 4, je ne pouvais éviter de publier les photos que j'avais prises lors de mon passage sur le site à l'automne 2013.
Plutôt que d'emprunter la voie aérienne pour me rendre à Diên Biên (comme disent les Vietnamiens), j'ai préféré opter pour un périple en bus moins onéreux (mais plus dangereux) me permettant de faire le tour du nord-ouest. Pour ce faire, j'ai donc pris un bus de nuit avec couchette qui partant de Hanoï en début de soirée m'a conduit au lever du jour suivant à Diên Biên en empruntant l'ex RP 41 qui avait vu s'illustrer Bigeard lors de son premier séjour. Voyageant de nuit, je n'ai bien évidemment rien pu voir ni de Sonla, ni du site de Nasan...
Après avoir passé une journée et une nuit sur place à DBP, je suis reparti à l'aube du jour suivant en mini bus local par l'ancienne piste Pavie en direction de Lai Châu puis de Sapa et de Lào Cai.
Pour le retour sur Hanoï j'ai utilisé un nouveau bus couchette (grands gabarits s''abstenir...) sachant toutefois qu'il est possible d'emprunter le train de nuit Lào Caï - Hanoï ainsi que nous l'avons fait en 2016.
Au bilan, il faut donc compter une nuit pour monter sur DBP, une journée pour relier DBP à Sapa - Lào Cai et une nuit pour revenir de Lào Cai sur Hanoï. Pour se loger (rustiquement) il existe pas mal de petits hôtels tant à DBP qu'à Sapa ou à Lào Cai.
En arrivant à DBP, au sortir du bus de nuit, ankylosé et la "gueule enfarinée", j'ai été assailli par la traditionnelle meute de guides locaux qui ne connaissent pas grand chose à l'histoire de la bataille mais qui disposant de la moto-bike nécessaire pour parcourir la vallée sont des "interlocuteurs" incontournables
Après un café pris avec mon guide et une douche froide, j'ai opté le matin pour une visite guidée (et commentée par moi...) des principales positions centrales, visite qu'il a fallu bien évidemment négocier au juste prix... J'ai en revanche consacré mon après-midi à faire seul le tour de l'aérodrome en passant par les positions des Huguettes et le radier, histoire de pouvoir prendre le temps de replonger dans le passé, "à mon rythme", en ayant une pensée particulière pour les officiers qui étaient tombés sur ces mètres carrés de rizières...
Lors de mon périple sur le site de Diên Biên Phu, le premier endroit que je suis allé visiter a été en toute logique l'ancien PC du Groupement Opérationnel du Nord-ouest, le PC GONO...
Pour repositionner celui-ci sur le site, voici le plan d'ensemble extrait de l'ouvrage du Médecin - commandant Grauwin, plan que je n'avais pas sur moi hélas... ce qui m'aurait permis de positionner avec précision le "bunker Piroth" (où git encore le patron de l''artillerie du GONO), la morgue où reposent tant de soldats de l'Union française, les différentes antennes chirurgicales, les PC d'unité... sans oublier l'emplacement de la batterie Brunbrouck :
@ Dr. Grauwin, Médecin à Dien Bien Phu, SPL 1954
Lors de mon passage, l'ancien PC n'était pas encore revêtu d'un toit destiné à le protéger et à perpétuer le souvenir de la victoire des troupes communistes sur les colonialistes français...
L'ancien PC GONO avait déjà été stabilisé grâce à des sacs de sable cimentés :
Bien évidemment, déjà avant la couverture du PC, le site ne ressemblait plus trop à cette vue prise le dernier soir de la bataille :
La célèbre photo de prise du PC GONO par les soldats vietminh le 7 mai au soir
L'intérieur du PC GONO est constitué d'une enfilade d'alvéoles communiquant entre elles et recouvertes de plaques PSP et de traverses d'acier reposant sur les sacs à sable :
La célèbre photo de l'équipe de commandement du général de Castries prise dans le PC GONO
Pour faire plus "authentique" quelques matériels de campagne HCCA français ont été positionnés dans les alvéoles :
A l'intérieur du PC GONO les Vietnamiens ont en outre affiché des tableaux récapitulatifs résumant leur offensive et précisant les effectifs et les matériels des troupes françaises :
Je terminerai cette visite du PC GONO en recommandant de la faire un jour de faible affluence, de manière à pouvoir rester seul dans ces alvéoles, qui ont été au cœur du drame... et de se recueillir sur la mémoire des soldats qui y ont passé des journées terribles dans un contexte de très forte tension nerveuse. C'est d'ailleurs là, la seule façon d'oublier la superficialité du décor d'aujourd'hui...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire